PORTFOLIO: Terra Nullius: Terranullius_40_DAV2010-1201_D01_40

Parmi les nombreux paradoxes de la capitale de l’intérieur aride et isolé de l’Australie, Alice Springs, est le fait que ses habitants originels vivent à sa périphérie, sans aucune des commodités qui semblent normales et acquises pour la majorité de la population : eau, électricité, et un hébergement décent. Il y a plus d’une décennie, un long processus juridique a entériné le fait que les peuples autochtones, ceux-là même représentés dans le travail de Viviane, avaient titre de propriété - Native Title - sur cette terre dont ils furent les premiers occupants. Alors que vous lisez ces lignes, absolument aucune amélioration n’a découlé de cette reconnaissance.La facilité avec laquelle les Australiens non-autochtones dénigrent leurs peuples premiers pour justifier leur propre sens du droit et de la possession, tourne cyniquement le dos à l’histoire de la colonisation toute entière. Les visages que Viviane laisse briller au travers de ces moments portent non seulement le fardeau difficile d’une existence qui est à réinventer au quotidien, mais aussi celui d’un passé caractérisé par le manque de respect de la majeure partie de la société.Figée en plein centre de la masse continentale, Alice Springs endure des étés à la chaleur de plomb et des nuits d’hiver froides à geler. Ses contrastes climatiques sont aussi spectaculaires que ses paysages rocheux. C’est avec une résilience incommensurable que les peuples du désert persévèrent, contrairement à cent années de prévisions pessimistes de la part d’une majorité qui n’a, en général, jamais voulu les accepter.Ce sont eux qui subissent le plus âprement ces variations climatiques. Eux qui doivent subir le sentiment généralisé d’être des non-personnes ou irritants dans leur propre pays. Eux qui se demandent ce qui motive réellement nos aspirations et nos réponses. Pourtant ils ont conservé leur langue, leurs histoires, leur lien intime à la terre et même aux sites sacrés détruits pendant la construction et le développement de la ville. Ce sont eux qui connaissent toutes les nuances de cette terre et qui savent le mieux faire la différence entre ses simples perturbations passagères et sa nature immuable.© Rod Moss, artiste peintre Australien, Alice Springs, 2012

Parmi les nombreux paradoxes de la capitale de l’intérieur aride et isolé de l’Australie, Alice Springs, est le fait que ses habitants originels vivent à sa périphérie, sans aucune des commodités qui semblent normales et acquises pour la majorité de la population : eau, électricité, et un hébergement décent. Il y a plus d’une décennie, un long processus juridique a entériné le fait que les peuples autochtones, ceux-là même représentés dans le travail de Viviane, avaient titre de propriété - Native Title - sur cette terre dont ils furent les premiers occupants. Alors que vous lisez ces lignes, absolument aucune amélioration n’a découlé de cette reconnaissance. 

La facilité avec laquelle les Australiens non-autochtones dénigrent leurs peuples premiers pour justifier leur propre sens du droit et de la possession, tourne cyniquement le dos à l’histoire de la colonisation toute entière. Les visages que Viviane laisse briller au travers de ces moments portent non seulement le fardeau difficile d’une existence qui est à réinventer au quotidien, mais aussi celui d’un passé caractérisé par le manque de respect de la majeure partie de la société. 

Figée en plein centre de la masse continentale, Alice Springs endure des étés à la chaleur de plomb et des nuits d’hiver froides à geler. Ses contrastes climatiques sont aussi spectaculaires que ses paysages rocheux. C’est avec une résilience incommensurable que les peuples du désert persévèrent, contrairement à cent années de prévisions pessimistes de la part d’une majorité qui n’a, en général, jamais voulu les accepter. 

Ce sont eux qui subissent le plus âprement ces variations climatiques. Eux qui doivent subir le sentiment généralisé d’être des non-personnes ou irritants dans leur propre pays. Eux qui se demandent ce qui motive réellement nos aspirations et nos réponses. Pourtant ils ont conservé leur langue, leurs histoires, leur lien intime à la terre et même aux sites sacrés détruits pendant la construction et le développement de la ville. Ce sont eux qui connaissent toutes les nuances de cette terre et qui savent le mieux faire la différence entre ses simples perturbations passagères et sa nature immuable. 

© Rod Moss, artiste peintre Australien, Alice Springs, 2012